Extraits du « Journal d’un voyageur »

Voyons voir où nous mènera la Marelle...
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Draak
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Extraits du « Journal d’un voyageur »

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Extraits du premier tome

Vous qui lisez ces lignes, par erreur ou volontairement, sachez que c’est mon journal. Si je le tiens dans le temps cela deviendra surement mes mémoires. Peut être que cela sera le seul tome, peut être est ce le premier d’une infinité de récit relatant mes aventures, mes mésaventures, mes bons mots, mes pensées, mes réussites, mes échecs, mes actes de bravoure comme de lâcheté. J’ai compris depuis longtemps que je n’étais pas comme le commun de ceux que je croisais. Du moins ceux qui me ressemble. Bien plus fort et endurant, j’y reviendrais, mais surtout il semblerait que cela fasse bien longtemps que je ne vieilli plus. Pourquoi ? Je n’en sais rien. « Suis-je un dieu qui marche parmi les hommes ? » me demanda un jour une femme que je recroisais plus de 70 ans après une nuit d’ébats fougueux. Si je fus incapable de la reconnaitre sur l’instant, elle n’eut qu’a éructer mon nom de stupeur pour me voir y répondre. Beaucoup d’émotion s’enchainèrent sur son visage, surprise, joie, perplexité, etc. C’est finalement un mélange de peur et d’incompréhension, comme souvent dans ces circonstances, qui se figea sur ce visage halé et marqué par des années de labeur au champ, lui qui fut un des plus beau que j’eu vue en plusieurs centaines d’années. Hélas, pas de dieu à l’horizon. « If 'oh can regh! 'oh can mi' nagh! » me dit un jour un guerrier à la peau pleine d’écaille et de plus de 7 pied de haut qui avait pris la décision de m’écraser le crane avec ses pousses pour… la beauté du défi semble-t-il. On pourrait traduire ses borborygmes par « Si cela peut saigner, cela peut mourir ! ». Si je vous écris ces lignes c’est que n’ai pas eu l’idée de le laisser tester son hypothèse et qu’il rejoignit assez vite le paradis des « hommes » sans têtes. Non pas que je sois un grand guerrier, loin de là, mais l’instinct de survie vous fait faire des choses parfois insoupçonnées. Et en effet, je peux saigner, je peux même tomber malade et croyez-moi je connais bien la souffrance physique et morale!

J’ai, au moment où j’écris ces lignes, plusieurs siècles. Environs 400 ans. Je dis environ car je n’ai pas plus la mémoire de mes jeunes années. Mes souvenirs remontent à mes 10-12 ans je dirais, ici aussi c’est flou. Mon premier souvenir est la solitude éprouvée après un réveil, au milieu d’une foret sans aucune idée de qui je suis ni d’où je viens.

Je reviendrais éventuellement un peu plus tard sur comment je fus recueilli par un couple dans une petite ferme qui me traita comme l’un de leurs nombreux enfants. Comme une bête de somme donc. Au passage mes parents adoptifs me nommèrent Halion. "Hal" pour les intimes et mes parents, "le perdu" pour ceux de mes frères qui m'en voulaient de réduire les portions dans les assiettes.

Afin de mieux apprécier la suite il reste plusieurs choses sur ma personne que je dois vous expliquer. La première, il semblerait que mon bras droit, ne soit pas vraiment le mien. Ne me demandez pas de vous expliquer pourquoi ou d’où cela vient. Mais il est sûr qu’avec une peau d’un teint diffèrent du miens coupant net au-dessus du coude au niveau d’une cicatrice, le fait que ma main droite ai l’air bien plus âgée que la gauche et que cette sensation d’être touché par quelqu’un d’autre a chaque fois que ma main droite touche mon corp, le doute est permis.

J’ai vécu ma vie de garçon de ferme pendant plusieurs années, survivant aux maladies et diverses épidémies qui réduisaient toujours plus la taille de notre fratrie. A ce rythme-là je me voyais bien reprendre un jour, à mon compte, la ferme d’artichaut de la famille. Ma force et mon endurance naturelle me donnait un avantage aux champs. Le fait que je sache lire grâce à des compétences acquises avant ma perte de mémoire me donnait également un gros avantage dans la région. J’étais bien plus attiré par l’instruction mais dans nos campagnes, savoir lire ne mettais pas du pain sur la table. C’était, en revanche, sans compter sur la fin d’une longue période de paix. Quand la guerre frappa aux portes du pays, l’appel aux armes pour sa patrie commença. Quand la guerre ne tourna pas en notre faveur, la conscription fit son office. Combattre n'a jamais été une passion mais je n’eu pas le choix. Homme de ferme d’environ 25 ans je fus envoyé dans un groupe d’avant-garde munis d’une armure en tissu et d’une espèce de grosse fourche improvisé. Contre mes propres attentes, j’étais bon. Du moins, j’étais particulièrement bon au vu de mes compagnons d’armes et de ceux d’en face du même acabit. Mettez plusieurs centaines d’hommes enrôlé de force, sans expérience, ne souhaitant surtout pas être la puis faites-les s’affronter. Cela tenait plus de la bataille de taverne particulièrement sanglante que d’une grande bataille rangée. Dans ce capharnaüm de corps en mouvement je tirais allégrement mon épingle du jeu. Surtout une fois abandonné ma vieille fourche pour une masse puis, par chance une épée. Je sortais du lot déjà en général mais ici, avec l’adrénaline et la colère surement dut à l’horreur de la situation, un bon coup de masse suffisait à enfoncer la tête dans les épaules de mes adversaires ou à les faire décoller de terre pour les voire s’écraser plusieurs mètres plus loin. Cette première bataille était à peine terminée que les hommes suivants arrivaient depuis chaque camp. Ces derniers bien mieux équipés mes compagnons d’infortune juste avant.

Si nous avions remporté juste avant les échanges entre avants gardes, ce ne fut pas le cas de la suite. Je combattis du mieux que je pu, bien au-delà de toutes mes espérances, mais je fini par chuter suite a un coup d’épée dans le dos qui m’entaillât de nombreux muscle me faisant chuter au cœur de la mêlée. Mon dernier souvenir de ce moment fut la douleur de se faire piétiner ses plaies ouvertes en entendant ses propres cotes craquer avant de sombrer dans l’inconscience.

Nous perdîmes ce jour-là. Ce qui permis à nos adversaires de rentrer toujours plus loin dans nos terres et de profiter du pillage pour ramener quelques « souvenirs ». On me ramassa sur le champ de batailles, à peine vivant. On me soignât « pour le principe » pensant que je ne survivrais pas longtemps. Il parait même que j’eu les derniers sacrements un peu en avance par un prêtre pressé par le temps au vu du nombre de mes compatriotes dans le même état. C’est pendant des semaines de coma qu’au travers des rêves j’eu droit à mes premiers échanges avec cette voix qui semblait familière et m’accompagnerait pendant des siècles. Pas de longs échanges philosophiques en vue, des messages cryptiques principalement et quelques bribes de conversation intelligible tout de même. C’est quand je refis surface finalement plus d’un mois après la bataille, squelettique et déshydraté à l’extrême, avec cette voix toujours présente dans ma tête, que je compris qu’elle n’était pas une hallucination mais bien de ce bras qui m’avait toujours paru quelque peu étrange.

Deux mois supplémentaires furent nécessaire à ce que je puisse me mouvoir sans contrainte. Il semblerait que rien que cela aurait suffi à me rendre légendaire au vu de mes blessures. Mais j’eu été identifié rapidement comme celui qui pendant la bataille frappait ses ennemis si forts qu’ils s’envolaient. J’eu le droit à mon premier surnom d’une longue liste à travers les siècles, la « Réincarnation de Vernacht’ ». Une divinité locale à la force sur humaine.

Une notoriété qui me fut profitable. Plus d’avenir à la ferme en perspective, j’étais toujours conscrit après tout. Je fus donc renvoyée au combat. Mais cette fois ci équipé correctement, même plus tard de manière luxueuse. Je fini rapidement par être le pilier d’une propagande importante pour galvaniser les troupes. Quelques démonstration, envoyé au combat quand cela ne craignait pas grand-chose. L’image que je dégageais était bien plus importante à l’échelle de l’armée que tous les hommes que j’aurais pu transformer en tortue apeuré à grand coup de masse sans aucun style, juste à la force brute. La solde était bien meilleure au passage. Nombre des choix judicieux que je fis pour mon avenir ces années-là n’étaient pas le fruit de ma seule réflexion. Cette voix qui m’accompagnait était d’une grande aide. Etais ce de la folie ou non ? qu’importe, le résultat était là.
La guerre se termina. Nous avions fini par repousser l’envahisseur. Je rejoignis quelques temps la court de notre roi avec tous les avantages que cela apporte. Je pus m’adonner à mon plaisir véritable. Acquérir de la connaissance. J’en profita tant que je pu. Comprendre jusqu’au moment ou ma présence ne fut plus à la mode. J’entrepris alors de voyager à travers le pays puis le monde. Toujours dans le but d’apprendre et de comprendre. Je repassai rapidement par là où j’avais grandi dans l’espoir de voir ma famille adoptive prospère. Hélas, frappé de plein fouet par le pillage qui avait suivi la bataille, peux avaient survécu. Ils vendirent la ferme quelques années plus tard pour s’éparpiller dans diverses villes plus ou moins lointaine en quête de travail et de survie.

J’explorai donc le monde et ses diverses cultures. Constatant que malgré des différences physiques plus ou moins légère, les hommes sont sensiblement tous les mêmes une fois jaugé par leurs actes.
Je ne vais pas m’étendre sur cette partie ici. Je consacrerais surement plusieurs tomes aux différentes cultures et humanoïdes que j’ai rencontré au travers de mes voyages au travers des mondes infinis.

Ma vie à basculer quand la voix me conseillât de prendre une sorte de retraite spirituel. Du moins plutôt quand je pris enfin la décision de le faire, il se passa du temps. Je devais me rendre dans un désert de poussière, loin dans les terres au nord. Une fois sur place je devais y rester un certain temps aussi pris je les provisions nécessaire, c’est un désert après tout. Arrivé sur place, je travaillai cette spiritualité dont j’avais du mal à saisir les contours. Rapidement, la voix m’expliqua que je n’avais pas que mon physique d’hors norme, mais que j’avais d’autres pouvoirs en moi. Notamment celui de pouvoir matérialiser des objets. Je vous passe toute la partie ou j’étais incrédule de la chose, à me dire que cette voix était soit plus folle que moi, soit j’étais bien plus atteint que je ne le pensais. Je devais m’entrainer chaque jour avec sérieux. Ce que je ne fis pas et quand le stock de vivres fut trop bas, je pris le chemin du retour. Avec l’approbation de la voix qui plus est. Elle me guida à nouveau pour sortir du désert. Résultat, je fus perdu. Les vivres s’amenuisaient de jour en jour, j’allais en manquer rapidement. Il s’avéra que c’était le plan de la voix. Me retrouver seul dans le désert face à ma faim et ma soif. Ce n’est pas vraiment le meilleur moment de ma vie et je vous ferais grâce de la vraie folie qui me toucha du doigt induite par le désespoir d’une mort approchante. En revanche ce fut efficace. Assoiffé et affamé comme jamais, sous les conseils de la voix, je réussi à faire apparaitre devant moi une gourde pleine d’eau et un poulet déjà rôti. Outre la joie et l’émerveillement momentané, les semaines suivantes furent dédiées à l’amélioration de cette compétence ainsi qu’a retrouvé mes forces.

Si vous pensez, vous qui lisez ces lignes, qu’obtenir une telle compétence est incroyable, attendez la suite.

Une fois à l’aise avec cette nouvelle compétence, la voix me guida vers une grotte à seulement quelques jours de marche de la ou nous étions au départ. Comme si tout cela était prévue, n’est-ce pas ? Arrivé sur place, sans prendre le temps de poser un campement, la voix me demanda de me rendre plus profondément jusqu’au moment ou un de mes pas fit s’illuminer un gigantesque dessin au sol. Une marelle brisée appris je plus tard. Je du la traverser, sans dévier ou rebrousser chemin, sans m’arrêter, sous peine de mourir en ce lieu précisa la voix. Il y avait comme une résistance qui s’imposait à moi, mais rien de réellement bloquant. Une fois au milieu, la voix me demanda d’imaginer l’entrée de la grotte ou je me trouvais, a ceci prêt que le ciel devait être vert. Quand l’image mentale était claire, je devais souhaiter m’y rendre. A ce moment-là, une lumière forte traversa les paupières de mes yeux fermés. En les rouvrant j’étais à l’entrée de la grotte. Tout était identique a l’exception de ce ciel couleur de jade.
Je ne saurais dire pourquoi mais j’avais déjà compris que le monde n’avait pas changé. C’est moi qui avais changé de monde.
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