[Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

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MRick
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MRick »

Ça y est, j'ai tout lu !

Ça vaut bien un roman acheté... Avec un passage au correcteur d’orthographe (enfin grammaire), tu pourrais le publier !
Enfin non peut-être pas, je pense qu'il y aurait des soucis de droits avec Paizo/BBE concernant les noms propres utilisés, mais bon tout ça pour dire que c'est passionnant à lire, et j'aime bien le style.

Du coup j'ai une question :
Qu'est ce que c'est que cette histoire de sacrifice au grand Cerf Blanc pratiqué par Thorreka, Selthyiel et surtout Mérië ?
Concrètement ça change quoi pour ces personnages ?


Autre question :
Est-ce que vous avez fini par trouver la trace du supposé second Loup-Garou, celui qui aurait infecté Kundal ?
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MMJ
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MMJ »

Yop,

merci beaucoup pour les retours, et pour avoir eu le courage de tout lire (qui plus est sans saigner des yeux devant les violences faites à mesdames orthographe et grammaire).

-Pour le sacrifice au grand cerf blanc : c'était le sacrifice permanent d'un point de Constitution (d'ou le fait que ma magicienne était pas super chaude).

-Et pour le second loup-garou, non, on n'a jamais trouvé celui qui était à l'origine de l'infection. Mais vu qu'au moins 1 an et demi à passer depuis cette histoire, soit il n'est plus dans la région, soit il est mort.
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MMJ
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MMJ »

Comme promis, voici le résumé des 2 dernières sessions. Ce serait chouette si notre MJ pouvait ajouter la note qui parle de Vordakaï à la suite de ce résumé !

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Oncle Deivon,

Je t’écris cette lettre depuis l’abri relatif d’une caverne à flanc de montagne, profitant que mes compagnons démontent notre campement pour écrire ces quelques lignes.

Comme je te le disais dans mon dernier courrier, nous sommes partis en mission de sauvetage sur les terres du baron Varn. Du moins, si tant est qu’on puisse appeler « mission de sauvetage » nos efforts pour retrouver les disparus de Varnhold … Et je ne te cacherais pas que nous avons de moins en moins l’espoir de retrouver ces gens en vie, ou qu’ils puissent être.

Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à nous inquiéter du fait que ces gens se soient volatilisés. En effet, un jour avant notre départ de Fortlonde, nous avons reçu une visite inattendue : celle de Jemanda Orlashen, une jeune femme venue de la lointaine Oppara, membre de la prestigieuse académie Kytharodienne.
C’était visiblement une connaissance de notre érudit des terres volées, Ervil Pendrod. Elle s’inquiétait du devenir de ce dernier, et le portrait qu’elle nous brossa du vieil érudit nous fit comprendre à quel point nous avions mésestimés la reconnaissance dont il jouissait dans le milieu des archéologues. Nous firent de notre mieux pour la rassurer et lui promirent de faire tout ce qui était possible pour retrouver Pendrod.

Puis ce fut le départ vers Varnhold. Le voyage fut rapidement expédié, notre expédition cheminant par la passe découverte il y à quelques mois. Arrivés à la tour de guet construite par le baron, nous purent tous constater les dire de Thorekka : l’endroit semblait avoir été abandonné subitement, bien qu’aucune trace de bataille ou d’empressement soit visible.

Une fois arrivé à Varnhold, nous eurent l’occasion de découvrir un village aussi désert que l’avais décrit ma camarade druidesse. Enfin … pas tout à fait désert. Nous eûmes en effet l’occasion de rencontrer un sanglier sanguinaire des plus massifs en explorant la porcherie à l’entrée du village. Cet immense sanglier n’avait eu aucun état d’âme à dévorer ses cousins porcins morts de faim dans leur enclos.

Les choses prirent un tournant des plus dramatiques au moment où nous traversâmes le cours d’eau qui séparait le village en deux. Une sorte d’horreur aquatique, à mi-chemin entre l’homme et le crabe, jaillit des flots pour nous attaquer, et je dois dire qu’il faillit bien faire de Selthyel son casse-croûte.

Une fois de l’autre bord, nous purent constater que le reste du village ne se portait guère mieux. Les écuries étaient logées à la même enseigne que la porcherie, ses occupants chevalins morts et servant de festin pour une masse impressionnante de corneilles. Notre seul espoir fut la colonne de fumée émanant de la cours du fortin de Varn, signe que quelqu’un y avait allumé un feu de camps.
Nous espérions tomber sur des survivants, mais prudence étant mère de sureté, une approche discrète des lieux fut privilégiée : quelques un de mes parchemins de pattes d’araignée nous donnèrent la possibilité de grimper le long des murs sans difficultés.

Bien nous en pris, car les occupants du fortin n’étaient autres que des Spriggans, fées maléfiques et retorses à la peau bleutée et aux grandes oreilles. Il ne fallait pas se fier à leur petite taille, car ils avaient le pouvoir de se transformer en véritable géants d’un simple claquement de doigt.
Le combat qui s’ensuivit fut long et difficile : les Spriggans étaient nombreux et disposaient en plus de plusieurs loups dressés.

Malgré nos blessures et un flot d’ennemis constant, nous furent finalement vainqueurs, même si la victoire eu pour moi un goût amer. Littéralement. J’avais été blessé, et Myranda me fournit une potion de soins … sans me préciser qu’elle venait du stock de Bokken. Donc la victoire eut un goût amer de vieilles chaussettes infusés dans dieu sait quoi. C’est sans doutes mieux de ne pas savoir, de fait.

En tous les cas, la fouille des Spriggans nous permit de comprendre que ces derniers avaient mis le fortin à sac, et c’est avec une certaine appréhension que nous avons repérée dans leur butin l’épée du baron Varn. Il était impensable qu’un homme aussi attaché aux traditions laisse l’épée de sa famille derrière lui. Plus surprenant était également la présence d’un arc magique d’excellente facture, originaire des tribus de centaures de la région, plus spécifiquement des Nomens.

Dans l’espoir de trouver quelques indications que ce soit, nous prirent ensuite le temps de fouiller le fortin de fond en comble, et notamment la salle des archives. Les dernières entrées remontaient au mois dernier, sans nous donner le moindre indice sur le mystère des disparitions.

La suite de la journée fut dédiée à l’exploration du reste du village, le seul « survivant » à se révéler à nous n’étant autre qu’un chat. Oui mon oncle, un chat. Je te vois d’ici en train de rire … mais sache que mon amie Thorekka dispose, entre autre pouvoirs, de la faculté de communiquer avec les animaux.
Et à sa façon, ce vieux matou contribua à éclaircir une partie du mystère : il nous expliqua que ses maîtres (enfin, « ses humains ») avaient entendu une sorte d’appel, que le chat nous décrivit comme une sorte de « chant d’oiseau qu’il n’avait jamais entendu jusque-là ». Un appel tellement impérieux qu’il mena tous les habitants de Varnhold, du simple paysan jusqu’au baron, à quitter les lieux séance tenante et à se diriger vers l’origine de ce chant.

D’autres indices dans le village semblaient pointer vers la destination des Nomens. Enfin, la fouille de l’auberge locale nous permis de d’accéder à la chambre ou résidait Ervil Pendrod, et la consultation de ses notes de recherche fut pour le moins intéressante.

Elles parlaient des « secrets des terres des Rashalka », visiblement une ancienne tribu de centaures de l’antique Iobarie, dont les origines remontaient à avant « la chute » ayant initiée l’âge des ténèbres. Apparemment, les descendants de cette tribu s’étaient éclatés en plusieurs petits clans de nos jours.
A côté des notes, on trouvait quantité d’ouvrages sur le sujet : « la préhistoire Iobarienne », « Les centaures du Casmaron central », « L’incroyable héritage des armées d’exploration du Taldor » …

Il y avait également un carnet de notes, comportant l’esquisse d’un bracelet en jade, indiqué comme datant des luttes entre les centaures et les cyclopes avant « la chute ». Enfin, le carnet mentionnait également une entité propre aux légendes de la région, une entité nommée « Vordakaï ». Peut-être un antique dieu centaure ? Ou bien un ancien champion ? Tu trouveras en annexe une copie de ces notes, mon oncle.
D’autres entrées du carnet parlaient de l’expédition de gnomes de Narthropole, que Pendrod considérait visiblement comme morts, vu qu’il était sans nouvelles d’eux depuis très longtemps.

Après ces trouvailles qui soulevaient plus de mystères qu’elles n’en résolvaient, nous revinrent au fortin, pour nous y barricader et prendre un repos nécessaire et mérité. Le lendemain, nous retournâmes à notre fouille exhaustive du village. Mis à part des nuées de vermines (les corneilles dans les écuries, et des rats dans la grange stockant le grain), il n’y avait pas la trace de qui que ce soit.

Il était temps d’élargir le champ des recherches ; les jours qui suivirent furent dédiés à l’exploration des fermes bordant le village de Varnhold – toutes vides. Décision fut ensuite prise de se rendre à la localité la plus proche, le gué de Nivakta. Nous purent constater que le semblant de milice qui restait la dernière fois que nous étions passé avait été rappelé au pays, et que la sécurité n’était assurée que par une milice citoyenne de circonstance.

Nous n’eurent pas vraiment de lien vers une nouvelle piste à exploiter. Plutôt le contraire, en fait : les locaux s’inquiétaient de ne pas avoir vu de commerçants venir de Varnhold depuis quelques temps. Par contre, notre séjour nous permis d’apprendre que fort Serenko avait lui aussi été vidé de ses troupes, et qu’un jeune cousin éloigné du baron Varn avait fait le voyage dans la région, avec l’espoir de devenir son écuyer.
Las ! C’est son corps que nous retrouvions quelques jours plus tard dans le fossé, le jeune homme ayant visiblement été victime d’une chute de cheval fatale. Ses possessions nous permirent de l’identifier comme étant un certain Tomin Anvaki.

A partir de là, nous ne savions plus vraiment quoi faire. Trop de temps s’était écoulé pour que nous ayons encore le moindre espoir de trouver des survivants. Aussi bien par dépit que par entêtement, nous priment sur nous de commencer à explorer la région en cercles de plus en plus élargis, espérant tomber sur le moindre indice qui nous permettrait de commencer à remonter une piste. Nos pas finirent par nous mener dans une région qui avait subis une récente invasion d’araignées géantes fouisseuses. Si ces horribles arachnides ne furent pas un danger pour nous, il en avait été autrement pour les voyageurs cheminant dans la région, et plus d’un cadavre fut découvert dans les terriers de ces monstres.

Enfin, hier, nous avons découvert une caverne à flanc de montagne, celle-là même d’où je t’écris. Elle ouvre sur plusieurs autres grottes de bonne taille, au sec, et les traces relevées ici et là nous on permit de comprendre qu’il devait s’agir de l’ancienne demeure des Spriggans, avant que ces derniers ne viennent s’installer à Varnhold. La présence de ces monstres dans le village s’expliquait assez facilement à présent : ils avaient dû être témoins de l’exode massif de la ville, et avaient sans doute décidés que les bâtiments du village seraient plus confortables que leurs terriers.

Je dois ajouter que, le soir de notre arrivée, nous eurent droit à une visite des plus singulière : il se présenta à nous une fée de taille humaine, qui semblait composée en grande partie d’un amas de végétation vivante, rappelant vaguement une dryade. Il s’agissait d’une Blodeuwedd, une fée relativement puissante vouée à garder les accès aux enclaves féeriques du premier monde.

Une discussion avec elle nous permis d’apprendre que les habitants de Varnhold avaient bel et bien ressentit un appel, un « cri », qui les avaient fait partir en masse vers le sud. Elle ajouta qu’il s’agissait d’un appel puissant qu’elle n’avait pas entendu depuis bien longtemps. Elle ajouta également qu’il fallait nous méfier de ce trou étrange dans la structure des montagnes, qu’il s’agissait d’un morceau arraché au plan matériel pour être transporté dans le premier monde.

Elle finit ses diverses mises en garde sur un regard empreint de pitié à l’égard de Selthyel, versant même une larme au passage, lui disant « quel destin terrible que le vôtre ! » avant de nous laisser. Bien entendu, impossible de tirer quoi que ce soit de cette tête de mule ensuite.

Enfin, voilà pour les dernières nouvelles, mon oncle. J’imagine que nous allons marcher vers le sud aujourd’hui, dans l’espoir de retrouver la trace du baron et des siens, ne serait-ce que pour leur donner une sépulture descente. Je vais donc conclure cette lettre ici, et trouver un moyen de te la faire transmettre au plus vite.

Porte-toi bien mon oncle.

Talya.
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par luthiel »

Super, super, super, comme d'hab ! :claclap:
Merci pour ton texte, au moins c'est comme si j'avais pas raté de partie!
(C'est quoi cette histoire de Blodeuwedd qui pleure sur mon perso, non mais...) :shock:
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MRick
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MRick »

Parfait un bon rafraichissement de mémoire avant la partie de demain soir ! :mrgreen:

Toujours bien écrit et agréable à lire...
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MMJ
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MMJ »

Nouveau résumé des dernières séances, bien à la bourre, pour changer ...

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Oncle Deivon,

J’ai beaucoup de choses à te dire depuis ma dernière lettre. Et pour être honnête, le simple fait que je t’écrive tient du miracle. Il faut croire que Desna m’a souris, ces derniers jours, c’est la seule explication logique que je trouve au simple fait d’être encore en vie.

Mes souvenirs de ces derniers jours sont, au mieux, flous, et je ne te cache pas que mes doigts tremblent encore quelque peu – tu voudras donc bien excuser les lignes irrégulières de cette lettre. Que ce soit de colère, de peur, ou de tristesse, je ne saurais dire, toutefois. Peut-être un mélange des trois …

Quoi qu’il en soit, sache que la suite de nos recherches des disparus de Varnhold nous mena loin au sud. Nous savions que nous approchions des limites du territoire des centaures, aussi nous étions sur nos gardes. Mais nous ne pouvions pas prévoir que le danger viendrait de sous la terre …
Alors que nous traversions une plaine striée de sillons, tel un champ de paysan attendant les semailles, une bulette jaillit du sol pour s’en prendre à nous. C’était un spécimen, disons … d’un fort beau gabarit, qui nous opposa une résistance farouche avant de trépasser.

Le lendemain, nous étions à peu près surs d’être en territoire centaure, eu égard aux nombreuses traces de sabots non ferrés visibles aux alentours. Un comité d’accueil ne tarda pas à nous accueillir, d’ailleurs : huit femmes centaures, armées de pied en cape (de sabot en cape ? bien qu’elles ne portaient pas de cape, donc … bref !).
Les premiers moments furent froids et difficiles, mais nous réussirent à les impressionner en mentionnant la bulette de la veille. Apparemment, cette créature (qu’ils nommaient Kanguerata) était bien connue de leur tribu. Les jeunes guerrières qui souhaitaient se prouver avaient pour devoir d’aller asticoter la bête sur son territoire, ou quelque chose dans ce genre là (pour ce que j’en ai compris). Et la mention du nom de Vordakaï les fit trembler de terreur – et je comprends pourquoi à présent.

En tous les cas, elles nous dirent qu’aucun humain n’était entré sur leur territoire depuis un moment. Elles se montrèrent très insistantes sur le fait de nous ramener à leur camp pour rencontrer leur meneuse, et nous nous trouvâmes contraint d’accepter, sous peine de déclencher une bataille rangée.

Leur camp avait tout du village nomade, prêt à disparaître en une journée au besoin, se composant d’une multitude de yourte. L’endroit devait bien réunir au moins 200 centaures, au bas mot. C’est dans la plus grande des yourtes que nous firent la connaissance de leur leader, une centaure nommée Aïcora Feu-argenté.

La discussion avec elle fut plus agréable que ce que je m’étais imaginé au premier abord, et elle nous parla longuement de la nécropole cyclope située au sud, la « vallée des morts » ou se trouvait Vordakaï, le seigneur de guerre endormi (que je renommerais plus volontiers « le boucher sanguinaire » à présent que je le connais un peu mieux, si l’on peut dire). Elle nous confia également, un peu à contrecœur, que sa propre fille, Xamanthe, s’était aventurée dans la vallée pour ne pas en revenir. Je sais reconnaître une demande informelle quand on m’en fait une : je lui promis donc que nous garderions les yeux ouverts pour voir si nous pouvions retrouver son enfant lorsque nous serions sur place.

C’est donc en bons termes que nous avons quittés les terres centaures, pour reprendre notre route vers le sud.

La journée suivante fut sans évènement notable, excepté notre découverte en milieu de journée : une sorte de tertre primitif construit avec les ossements de quelque créature draconique géante (un linorm, d’après Nyphadora).
La nuit, par contre, ce fut une autre histoire. Notre campement subit l’assaut d’une créature nommée « dévoreur d’âme ». Imagine une sorte de sphère d’énergie noire et brumeuse, de laquelle émerges deux bras grêles et griffus. Visiblement, cette chose en avait après moi, et personne d’autre.
Ce détail n’échappa pas à mes camarades, et une fois cette horreur terrassée, je ne pus échapper aux questions pressantes qu’on me posait. Etais-ce la fatigue, ou le ras-le-bol de tout garder cacher depuis si longtemps ? Je ne sais pas, mais je leur avouais tout.

Je leur avouais être née au sein de la famille Medvyed, leur racontait mon enfance vide et creuse, avec des parents qui n’étaient rien d’autre que des figures inaccessibles. Je leur racontais ma fuite du domaine familiale pour échapper à un mariage d’intérêt avec ce butor abruti de Dremal Orlovski. Vint ensuite ma rencontre avec la caravane, et mon apprentissage auprès de grand-mère.

Il était évident que, après la tentative d’enlèvement avorté à Fortlonde, Dremal avait voulu venger son « honneur bafoué » en disposant de moi. S’il ne pouvait pas m’avoir, alors personne ne m’aurais. Ou quelque chose dans le genre, je ne saurais deviner quelle sorte d’idées stupides peut germer dans la tête d’une brute pareille.

Mes camarades prirent la chose avec un calme certain, arguant qu’ils se seraient attendus à bien pire révélation de ma part, vu mon insistance de ces derniers mois à garder mon passé secret. Ce fut un immense soulagement, et j’eu l’impression de me débarrasser d’un poids que je trainais depuis trop longtemps. Mais que les choses soient claire, oncle Deivon : tu es, et restera à jamais, la seule personne que je considère digne de l’appellation de « père », à mes yeux.

Je suppose que ce calme intérieur fut ce qui m’aida à affronter les événements des jours suivants. Car, à la levée du soleil, après cette attaque nocturne, nous nous mirent à arpenter la vallée des morts. Notre chemin passa d’abord par une longue piste encastrée entre deux massives parois rocheuses, dans un silence inquiétant.

La piste finit par déboucher dans une large vallée, marquée de centaines de monticules de terre de bonne taille, disposés à intervalles réguliers. Des tombes. Des dizaines et des dizaines de tombes. Et au milieu de la zone, une caravane dévastée autour de laquelle était étalés des cadavres de petite taille avec des visages bien trop familiers. Nous venions de retrouver les gnomes de l’expédition Nartropole.

Aussi étrange que cela puisse paraître, leurs corps ne présentaient pas la moindre trace de putréfaction, alors qu’ils étaient là depuis un bon moment, visiblement. Mais nous n’eurent pas vraiment le temps de nous interroger plus longtemps : dans un ensemble de gestes secs et saccadés, les corps se remirent debout, le regard vide, se jetant sur nous, avides de dévorer notre chair.
Les gnomes étaient devenus des zombis, et ils furent rapidement secondés par quatre autres zombis, des cyclopes, cette fois-ci, qui jaillirent des tertres alentours. Bien que leurs corps aient été en piteux état, réduit à l’état de carcasse pourrissante, ces cyclopes frappaient avec une force peu commune et nous posèrent un sérieux challenge.

Après avoir vaincu nos ennemis (et adressé une prière pour les âmes de nos anciens amis gnomes), nous décidions d’aller plus loin dans la vallée, espérant que les habitants de Varnhold avaient subits un sort moins terrible. Hélas, si seulement nous avions su à ce moment-là …
Toujours est-il que notre cheminement fut long et pénible, forcé que nous fument de grimper le long d’un étroit sentier de chèvre qui semblait sans fin. Il nous fallut presque la journée pour arriver au sommet, dans les montagnes.

Au sommet nous attendais un lac, avec une île en son milieu. Le seul élément particulier de cette dernière étant une large et longue aiguille de pierre au sommet de laquelle on pouvait apercevoir quelques vapeurs, signes d’une quelconque activité géothermique dans les environs. A peine étions nous arrivés au sommet que nous eurent à subir les assauts d’un duo de wyvernes, qui furent heureusement facilement mises en déroute.

La nuit se passa sans incident, et cette nouvelle journée au sein de la vallée des morts nous vit explorer l’île et le complexe dissimulé en dessous. Il s’agissait d’une tombe cyclope très ancienne, remplie de pièges, trésors et gardiens à part égale.
Notre longue exploration nous permis de retrouver l’érudit Ervil Pendrod, mais ce dernier avait drastiquement changé : il était devenu un zombi doué d’un semblant d’intelligence, et il n’hésita pas un instant à nous attaquer en usant de ces sorts les plus puissants. Se débarrasser de lui, même sous cette forme, fut un vrai crève-cœur. Mais ce n’était rien en comparaison de la découverte que nous firent ensuite.

Dans une large chambre nous attendait une grande table de banquet, à laquelle étaient présent la totalité des dignitaires de Varnhold. Tous nous fixaient, les yeux vitreux, leur crâne décalotté et vide de tout cerveau.

Tous ces gens que nous avions côtoyés ces derniers mois, que nous appelions « amis » pour beaucoup d’entre eux … tous étaient morts, figés dans cette mise en scène grotesque et terrifiante. Plus que de la tristesse, c’est de la colère qui monta en moi. A ce moment précis, je ne voulais rien d’autre que retrouver leur tortionnaire et lui faire payer. J’ignorais encore à quel point mon souhait était présomptueux et dangereux.

Les salles suivantes nous confirmèrent que nous étions bien dans l’antre de Vordakaï, et que ce dernier avait été autrefois un puissant lanceur de sorts cyclope. C’était aussi un agent des créatures connues sous le nom des « quatre cavaliers de l’apocalypse », et ses croyances hérétiques entrainèrent son bannissement et son enfermement ici même, dans ce lieu qu’il faisait construire pour être son futur tombeau. Le tout, il y a 10 000 ans de cela.

Et finalement, nous en vinrent à rencontrer nous-même Vordakaï. L’ancien cyclope était bien entendu un mort-vivant, rien de moins qu’une liche. Comme si cela ne suffisait pas, il était également le détenteur d’un artefact dont j’avais entendu parler seulement dans une poignée de fragments de textes obscurs : l’occulus d’abaddon.
Cette énorme gemme fut, dit-on, créer par l’un des quatre cavaliers à une date antérieure à la chute. Son possesseur ressent le besoin impérieux de l’utiliser en remplacement de ses propres yeux (et c’était le cas pour Vordakaï, qui avait la gemme solidement enchâssée dans son orbite vide) et gagnait alors certains pouvoirs liés à la vue au sens large. Capacité à observer des gens à des distances incroyables, capacité à discerner les illusions de la réalité, possibilité de voir dans l’obscurité la plus profonde … et également le pouvoir de lancer un appel pour faire converger en masse des gens vers un endroit précis.

Vordakaï était donc le seul responsable pour la destruction de Varnhold. Il avait, à lui seul, exterminer un royaume tout entier. La liche nous traita de haut, vulgaires mortels que nous étions, s’amusant de notre colère et de notre rage face à la perte de tant de vies. Il ne montrait aucun remords, se comportant comme un seigneur méritant déférence et respect, alors même qu’il n’était plus qu’un tas d’os vêtu d’une tunique en lambeaux.

Je dois dire que ma colère l’emporta sur mon bon sens, et je fis l’erreur de le provoquer suffisamment pour le pousser à nous attaquer.
Le combat qui s’ensuivit fut une boucherie … Vordakaï ne semblait pas avoir le moindre point faible. Les coups de Myranda ne parvenaient pas percer ses protections, de même que les flèches de Merieh. La plupart des sorts glissaient sur lui comme si de rien n’était. De son côté, ses frappes étaient aussi puissantes qu’impossibles à éviter, causant la paralysie de ceux qui étaient touchés.

Il nous fallut puiser dans toutes nos ressources pour vaincre cette horreur d’un autre temps. Je cru bien mourir plusieurs fois durant ce combat, et au moment où je t’écris cette lettre, mon oncle, je ne comprends toujours pas comment nous avons réussis à le vaincre.

Le plus terrifiant, bien sûr, est de se dire que le Vordakaï que nous avons combattu était une créature diminuée, ayant perdu l’essentiel de ses forces (à tel point que son phylactère s’était réduit en poussière au cours de son long sommeil). Je tremble encore en pensant à ce qu’un Vordakaï intégralement remis aurait représenté comme menace pour Golarion. Qui aurait pu stopper une créature aussi formidable ?
Il est toutefois tragique de se dire qu’autant de gens sont morts par sa main avant qu’il soit terrassé.

Je pense que je vais conclure cette lettre ici. Nous sommes actuellement en train de nous reposer (aussi bien physiquement que mentalement), mais nous retournerons dans la tombe demain. Pour la purger des dernières horreurs mortes-vivants qui peuvent encore la hanter, et également pour essayer de retrouver Xamanthe. Vordakaï lui-même nous à confirmer qu’elle était quelque part dans le complexe, mais nous n’avons pas encore mis la main dessus.

En tous les cas, mon oncle, sache que je suis heureuse d’être en vie, et que j’espère que toi et la famille vous tenez à l’égard du conflit entre le Brevoy et le Restov.

A bientôt, mon oncle, en espérant avoir de meilleures nouvelles la prochaine fois.

Talya.
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MMJ »

Résumé des derniers événements (si tant est que quelqu'un consulte encore ce sujet).

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Oncle Deivon,

Tu seras heureux d’apprendre que la situation est retournée à un semblant de normalité, après les cauchemars éprouvants que nous avons dû affrontés ces dernières semaines. Tout d’abord, pour en finir avec la tombe de Vordakaï : sache que, depuis ma dernière lettre, nous avons pris le temps de finir notre exploration de ce lieu maudit.
Cette fouille approfondie nous a permis de vaincre la poignée de créatures qui hantait encore les lieux. J’ai d’ailleurs pu comprendre que l’attaque du dévoreur d’âme, subit lors de notre voyage vers la vallée des morts, était en réalité du fait de Vordakaï, et non de Dremal Orlovsky, comme je le pensais initialement. J’en suis à la fois soulagée et gênée. Soulagée, parce que cela veut dire que cette brute ne s’est finalement pas tournée vers la plus sombre des magies, et gênée car j’ai l’impression d’avoir confessée les secrets de mes origines pour rien à mes camarades. Ce qui est fait est fait, je suppose. De toute façon, cela devenait de plus en plus dur de garder ce secret enfoui en moi …

Je dois également te dire que j’avais occulté une des découvertes faites dans la tombe, lors de ma dernière lettre : un stock de plus de 400 jarres, enchantées de sorte à pouvoir contenir (chacune) l’essence d’une personne. Elles étaient stockées dans les quartiers privés de Vordakaï, comme autant de minuscules prisons portatives.
Ces jarres furent l’objet de nombreux débats au sein de notre petit groupe, sur ce qu’elles pouvaient contenir et s’il était censé ou pas de libérer leurs occupants. Notre décision fut prise à mi-chemin lors du voyage de retour vers Fortlonde. Toucher une jarre suffisait à entrer en communication avec son prisonnier si tant était qu’on le souhaite. Etant celle qui proposait de les ouvrir, ce fut donc à moi de m’enquérir de l’identité de nos prisonniers. Il s’avéra qu’il s’agissait de simples personnes du peuple de Varnhold.

Connais-tu, mon oncle, ce dicton selon lequel « les ignorants sont bénis » ? Il était on ne peut plus vrai dans ce cas. Ces gens sans savoir ou connaissances particulières n’intéressaient pas spécialement Vordakaï, qui les avait « stockés » ainsi, en attendant de voir ce qu’il en ferait. A l’inverse, tous ceux qui présentaient une somme de connaissance ou de savoir quelconque avaient eu l’intérieur de leur boite crânienne dévorée. Mais je reparlerais de ces pauvres ères un peu plus tard.

Ces « prisonniers » ne furent pas les seuls personnes retrouvés lors de notre exploration : Xamanthe faisait également partie du lot, et bien que sévèrement blessée, elle était vivante. Notre retour au camp centaure fut donc triomphale : nous ramenions leur brebis égarée, avec la nouvelle que leur ennemi de toujours était mort, pour de bon cette fois. Il s’ensuivit une fête longue de plusieurs jours qui n’avait rien à envier à celles que les notre peuvent donner, je te l’assure, Deivon !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et après une poignée de jours passés à boire, manger et faire la fête, il était temps de repartir. Nos actes nous avaient valu l’approbation des centaures et leur amitié infinie – une bonne chose pour le jour où nous reviendront coloniser les terres de ce qui fut autrefois la principauté de Varnhold.

Mais revenons à nos pauvres paysans retenus prisonniers dans ces jarres enchantées. Après avoir compris qui ils étaient, nous les avons bien entendu libérés, au sein de Varnhold même. La plupart étaient en état de choc et sacrément secoués, mais vivants. La situation était dure à accepter pour eux : l’essentiel de leur communauté avait été décimée par une antique liche cyclope, et ils se retrouvaient à présent livrés à eux-mêmes. Cependant, notre proposition de rentrer avec eux à Fortlonde et d’intégrer la population locale se vit refuser. Ils tenaient à rester vivre ici, pour reconstruire aussi bien la ville que leurs vies. Nous leurs promettions alors de les approvisionner en produits de première nécessité au plus vite, dès notre retour à Fortlonde.

Et voilà donc où nous en sommes, mon oncle. Cela fait une poignée de jours que nous sommes rentrés, et une de nos premières mesure a été de décrété un jour de deuil national en l’honneur de nos camarades de Varnhold. Il était vraiment temps de rentrer, beaucoup de gens commençaient à s’inquiéter. Et pour aussi terrible que soit le destin de Varnhold, notre peuple a repris courage en apprenant que Vordakaï n’était plus de ce monde.

Oh, et concernant l’occulus d’abbadon, me demandera-tu ? Disons juste qu’il a subit le même destin que son propriétaire originel, et que plus jamais il ne menacera notre monde. Et c’est une pensée bien assez rassurante pour me permettre de retrouver le sommeil pour les jours à venir.

A bientôt mon oncle,

Talya.
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berolson
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par berolson »

MMJ a écrit :Résumé des derniers événements (si tant est que quelqu'un consulte encore ce sujet).

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Mais si, mais si :mrgreen:
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par luthiel »

Mauvaise langue!
Je les lis à chaque fois et entièrement!
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MMJ
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MMJ »

Bha vu que personne n'a posté sur ce sujet (en dehors de moi) depuis un moment, je me posais la question.

Je sais que je suis narcissique, mais pas au point de taper des résumer pour les lire moi-même en boucle et m'extasier d'un "rholala, ce type écrit super bien" avant de m'embrasser dans un miroir. :lol:
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Re: [Résumé] Lettre de Talya à son oncle Deivon

Message par MRick »

Moi aussi je les lis !

Le précédent avait été posté quelque heures avant la partie, ne nous laissant pas vraiment le temps de réagir, mais je l'avais lu quand même...
Dieu a inventé l'alcool pour empêcher les Bretons d'être maîtres du monde.
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