[Interlude] Venise 1205

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daegron
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[Interlude] Venise 1205

Message par daegron »

Après une fuite en urgence et une rude traversée qui n'a laissé aux compagnons -tout juste sauvés des flammes de Constantinople- que peu de répit, ils finissent par arriver en vue des côtes de la lagune vénitienne. C'est usés par le voyage et les tensions accumulées ces derniers mois qu'ils aspirent à un repos bien mérité, profitant d'un début d'après midi clair sur le pont du navire de Gianni Polo. Quand au loin ils aperçoivent les voiles d'un navire de la milice maritime ... le capitaine n'avait pas prévu de déclarer la totalité de sa marchandise, et tous sont mis à contribution pour "tremper" une partie du butin, le temps que les contrôles soient passés sans encombre.

La manœuvre, exécutée en un temps record, est loin d'être évidente, et Thalia, moins habituée aux us de la navigation que ses confrères, laisse s'échapper l'une des caisses qu'ils devront récupérer plus tard ... si possible. Ils terminent juste à temps : au détour d'un îlot de la lagune, apparaît le pont de la légère embarcation militaire. Quand le capitaine du navire les salue d'un geste amical, Gianni doit plisser les yeux pour reconnaître un visage familier, Giacomo Umbrozzo. Un "ami", si tant est que miliciens et contrebandiers puissent user de ce terme ...

-"Le capitaine Polo ! Ca faisait longtemps dis donc ! Sur les docks on raconte que tes affaires se portent mieux dans l'empire qu'ici avant ton départ, non ?! Ton affaire avec la Fiore a porté ses fruits à ce qu'il parait. Et quels fruits vu la greluche ..." écoutant la réponse en demi teinte du jeune capitaine, il jette un œil de connaisseur au pavillon et à la posture du navire, nul doute qu'une partie des cordes passées par dessus bord vers la cargaison ne lui a pas échappé. "Tu vas vers tes entrepôts dans la lagune l'ami ? Oublie pas la part de la sécurité ..." Un sourire carnassier lui fend le visage, "C'est Patrizzio au déchargement aujourd'hui, je le saurais vite si jamais tu oubliais capitaine."
Les compagnons comprennent un peu mieux d'où vient le sens du commerce de leur camarade vénitien en entendant l'échange, mais Gianni ne se démonte pas, et s'offre une rapide mise à jour de ses connaissances du port, incluant les bonnes auberges abordables pour ses hommes, sur la Riva deggli Schiavioni, le quartier dalmate.
Alors que les deux vénitiens semblent s'être entendus, le milicien ajoute :
-"Et au fait, ton pavillon est demandé à la capitainerie, ton retour doit être attendu, sans doute que le vieux Fiore trouve qu'en fait tes 50 % c'était un peu cher ? Enfin, je sais pas de quoi il s'agit, on a juste ordre de faire passer le mot si on te voit, mais si tu comptes pas rester dans le coin traîne pas, j'te garanti pas que tous ceux qui ont vu le pavillon sauroint tenir leur langue, après c'est toi qui te gères. Et bon retour au pays capitaine !"

[...]
[...]l'exercice est meilleur que l'art – l'exercice est bien utile sans art mais un art n'est pas très utile
sans exercice
Johannes Liechtenauer,cité par ses suivants dans le Kunst des Fechtens
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Re: [Interlude] Venise 1205

Message par daegron »

Après avoir déchargé une partie de leur cargaison dans des docks officieux de la lagune, ils se rendent donc sur le dock principal afin d'enregistrer le reste à la capitainerie. Là, le capitaine Polo est effectivement attendu. On lui remet une lettre cachetée du sceau dogal. Lui et ses acolytes sont attendus, dès leur arrivée à Venise, par le doge en personne ... ou plutôt par son remplaçant, son fils, Ranier Dandolo, qui a repris les fonctions de son père au départ de ce dernier pour la quatrième croisade.
Gianni, accompagné de son désormais bras droit Ahmar et de quelques hommes d'équipage gèrent leurs cargaisons tandis que Merfort, Mahmud, Thalia et sa famille vont prendre leurs quartiers dans la Riva degli Schiavoni, et poser leurs affaires à l'auberge.

Ils se retrouvent tous quelques heures plus tard devant le palais des doges, où ils sont reçus comme des invités de marque, en attendant que le doge soit disponible. Le jeune homme les reçoit bientôt dans un cabinet plutôt confortable. Il semble avoir été mis au courant de leur arrivée et parle de son père comme s'il avait parlé avec lui la veille ...
Ce dernier lui aurait recommandé les services des compagnons, et Ranier les remercie vivement d'avoir sauvé son père à Constantinople. Il s'engage à poursuivre les engagements du vieux Enrico pris quelques mois plus tôt auprès du capitaine, et lui apprend que ses biens sont sous bonne garde dans les entrepôts dogaux du Rialto.

C'est pour une affaire plus urgente qu'il fait appel aux compagnons, deux de ses plus proches conseillers ont disparu, Icelio Tradenico, un marchand influent, qui a depuis peu repris la responsabilité des magazzini del sale, la guilde des marais salants, pour rendre service à un ami malade, et Gabrielle Barozzi, un haut magistrat réputé pour sa droiture et sa dévotion. Il est inquiet car deux nuits plutôt, juste après la disparition des deux hommes selon ses sources, le palais de Barozzi a été incendié. Il n'a malheureusement pas pu en apprendre beaucoup plus, car ses hommes sont bien connus dans la région, et il craint qu'ils n'attirent trop l'attention. Gianni soulève le fait que leur retour va entraîner des charges, et qu'il serait généreux de les rémunérer contre leur travail, mais, sans clairement dire non, le doge officiant souligne les risques pour leurs affaires et contrats en cours si jamais il venaient à refuser.
"Le bâton ! Toujours le bâton ! J'aurais aimé entendre parler de la carotte plutôt ! Ah ! Je suis bien rentré à Venise !", malgré les suppliques du capitaine pirate, qui tire tout de même un vague "bien sûr vous serez remerciés à la hauteur de vos efforts", Ranier Dandolo ne précise pas beaucoup quelles pourraient être les récompenses pour leur travail, et rappelle simplement en guise de "bonne volonté", qu'il sait parfaitement où sont situés leurs entrepôts officieux ...

"Maintenant que nous sommes sur la même longueur d'ondes" poursuit il, "voici Chiara, une dame de la suite d'Elsa Barozzi, la soeur du disparu, elle connait bien la ville et saura vous renseigner et vous seconder dans cette affaire, ne vous fiez pas à son jeune âge, la bougresse est fort compétente dans son domaine, sur ce, je vous laisse, les affaires de l'Etat m'appellent. Faites en sorte de me tenir au fait des moindres avancées de cette sordide affaire, ce sont deux hommes en qui j'ai toute cobfiance qui ont disparu, et j'ai peur que le temps ne joue pas en notre faveur."
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